La simulation des corrélations inter-pistes permet de vérifier la validité de ces résultats. Pour cela, les signaux sur les pistes sont distribués suivant une loi gaussienne centrée sur 0 et de RMS 10. La fluctuation de mode commun est également tirée, pour chaque événement, dans une gaussienne centrée sur zéro. Le couplage entre les pistes ne concerne que les deux premières voisines (à droite et à gauche). La figure 2.9 illustre la dépendance de la corrélation résiduelle au coefficient de couplage sur les premières voisines . Pour cette simulation, nous considérons un ensemble de 128 pistes. La corrélation résiduelle est extraite des simulations en moyennant la corrélation inter-piste pour des pistes séparées de plus de dix pas inter-pistes. L'expression analytique trouvée au préalable et la simulation donnent les mêmes résultats, il n'y a donc pas d'autres effets induits par la corrélation aux premières voisines ou par le calcul de la fluctuation de mode commun qui n'auraient pas été pris en compte dans le calcul. La corrélation résiduelle est de l'ordre de
pour des couplages compris entre
.
Comme nous l'avons démontré précédemment, la correction du signal par la fluctuation de mode commun induit une anticorrélation résiduelle. Cependant, si cette contribution n'est pas corrigée, elle conduit à des couplages résiduels qui peuvent être très importants comme indiqué sur la figure 2.10.
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Il est important de caractériser la dépendance des coefficients de corrélation en fonction de la distribution du bruit sur les pistes. Dans ce but, nous allons procéder à trois études systématiques de l'impact du bruit dans le cadre du modèle simple qui a été exposé précédemment. Nous considérons un ensemble de 768 pistes qui ont un bruit moyen situé à 10 unités ADC et dispersé de façon gaussienne sur les pistes avec un sigma de 1. Chaque piste est couplée à ses deux premières voisines avec un coefficient de couplage de 5%.
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La corrélation résiduelle est très stable et n'est pas dépendante du nombre de pistes bruyantes dans le détecteur. On remarque cependant que la corrélation aux premières voisines est stable jusqu'à environ 45% de pistes bruyantes puis augmente légèrement pour atteindre un maximum vers 70% puis décroître ensuite pour regagner sa valeur initiale. Ce comportement ne peut s'expliquer que par un calcul biaisé de la fluctuation de mode commun: une corrélation surévaluée est une caractéristique d'une mauvaise évaluation de la FMC. Dans le calcul de la fluctuation de mode commun, les signaux d'une puce sont pondérés par le bruit des pistes correspondantes. Ceci se justifie dans les cas où les pistes bruyantes sont minoritaires par rapport aux autres. Maintenant, si les pistes bruyantes sont majoritaires, cet argument n'est plus justifié car les pistes bruyantes correspondent à un comportement normal du détecteur. On peut confirmer cette observation en estimant le poids relatif des pistes ``non bruyantes'' dans le calcul de la FMC, en fonction du pourcentage de pistes bruyantes. La figure 2.12 représente la différence de ce poids calculé sans pondération et avec pondération, comme adopté jusqu'ici. L'écart entre ces deux poids atteint sont maximum pour 75% de pistes bruyantes.
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Il faut donc retenir que la méthode de pondération choisie convient bien à des cas où la proportion de pistes bruyantes n'est pas trop importante. Dans le cas contraire, cette situation conduit à une mauvaise évaluation de la fluctuation de mode commun qui entraîne une surestimation du coefficient de corrélation.